mercredi 29 juillet 2009

De Paris au Brésil, au fil d'innombrables dessins...

Praça da República, à São Paulo, un samedi


CHERS INTERNAUTES,
CHERS AMIS,

ATTENTION: Ce texte n'est plus très actuel, car je suis amené à retourner en France (fin novembre 2009), où je vais essayer de me réinsérer dans le tissu professionnel, que ce soit le journalisme, l'hôtellerie, le dessin, ou tout à la fois!



J’avais fini par trouver un emploi sympa dans l'hôtellerie, à Paris, après avoir bénéficié du RMI (devenu le RSA) pendant plusieurs mois. Pendant plusieurs années, j’avais vécu au Brésil, où j’avais dirigé et élaboré un mensuel franco-brésilien, que les autorités françaises, qui soutenaient cette initiative unique, ont laissé tomber. L’horreur d’une vie réduite à néant, ou presque, où tout s’effondre, ce d’autant plus que je suis tombé « sacrément » malade. Mais je n’en dirai pas davantage, car dans notre civilisation de l'image fondée sur le voyeurisme et le manque de pudeur, l’on a droit à ses jardins secrets. L’homme vaut par la lumière qu’il fait rejaillir autour de lui et par l’ombre qu’il sait préserver en lui.

Dans la capitale française, en 2008 et 2009, j’ai retrouvé une passion, vieille de plusieurs dizaines d’années : dessiner. Je me suis mis à remplir les jours de désœuvrement en interprétant cette si belle ville sous toutes les coutures, dessinant dans les cafés et aussi assis à même les trottoirs. Je ne dessine jamais d’après photo : tout sur place ! Un chef d’entreprise au Brésil m’a proposé de prendre part à un projet de dessins, que par égard pour lui je ne saurais dévoiler présentement. Alors, un beau matin d’automne, en 2008, j’ai fait mes valises, une fois de plus, et je suis reparti au Brésil, avec des centaines de dessins dans les soutes de l’avion aux couleurs de TAM, que j’ai retrouvé intacts à mon arrivée à São Paulo.Et tout en pigeant pour le quotidien La Tribune (une équipe assez jeune, compétente et très sympa, qui tente de rénover l’information économique), j’ai commencé à dessiner dans les rues de São Paulo pour mener à bien mon projet, malgré des difficultés financières sur lesquels je ne m’étendrai pas.

Mon premier dessin dans la plus importante ville brésilienne : un éclairage public jadis à gaz, épié depuis un café d’une rue commerçante au centre de le mégaville où j’ai retrouvé la saveur des « cafezinhos » et « pãos de queijos » brésiliens. Je n’oublierai cette matinée, encore sous le coup du décalage horaire et plein d’angoisses quant à ma nouvelle vie : une serveuse s’est penchée sur mon dessin et m’a dit… « Vous allez emporter ça aux Etats-Unis ? Vous venez ici pour nous prendre nos beautés ? » Elle ne disait pas de telles choses avec des intentions racistes, pas du tout ! La pauvre, elle n’avait sans doute pas eu la chance de visiter d’autres villes, à l’étranger, et n’avait aucune notion de ce qu’est une cité esthétiquement magnifique comme Paris.

Pourtant, à São Paulo, il y a des choses très intéressantes à découvrir, à dessiner. Un journaliste tout comme un dessinateur peuvent modeler leur inspiration au fil des plus diverses et invraisemblables escales. Un jour, je retournerai à Paris, mais pour l’instant je m’amuse en dessinant des choses qui parfois n’ont aucun intérêt, mais qui jointes les unes aux autres révèlent sans doute l’essence d’une ville. Une ville, c’est plein de contrastes, de fragments de beauté et de laideurs, d’ombres et de lumières. Le centre de São Paulo m’intrigue, si petit du point de vue géographique et plein de constructions influencées par l’architecture française, portugaise, italienne, flamande, côtoyant des gratte-ciel à l’américaine, une sorte de Manhattan un peu vieillot mélangé à un Paris reconstitué sous forme de miettes éparses. Mais il y a aussi des coins très chouettes plus loin (la périphérie) où la richesse des grandes entreprises a fait surgir d’élégants quartiers d’affaires : tours majestueuses dont les flancs vitrés étincèlent sous le soleil, comme autant de pépites. Ici, les rues sont propres, et surtout pas de SDF dans les squares comme c’est hélas le cas au cœur de São Paulo. D’ailleurs, j’ai fini par en connaître passablement, des sans-toit et des mendiants ! Souvent, ils m’ont déconcentré par leurs commentaires (il faut une de ces patiences, pour dessiner dans la rue !) mais aussi encouragé. Ils ont contribué à me rendre conscience de la fragilité de nos destinées. Aujourd’hui, je dessine, j’écris… Et demain ?

Pour l’instant, je vous propose quelques flâneries à Paris, São Paulo, mais aussi São Luiz (à mettre en ligne plus tard) et Rio de Janeiro. Car je prends parfois le large, quand j’ai des sous ou quand l’on participe au financement de tels déplacements.

Et puis, si ça vous intéresse, je vends certains de mes dessins, pour ceux qui aiment cette forme d’expression. Les tarifs sont à convenir, cas par cas.
Alors, bon voyage, heureuses flâneries franco-brésiliennes.


Yann Le Houelleur, à São Paulo, pour l'instant
lehouelleuryann@voila.fr


Mes remerciements aux personnes et entités sans lesquelles ce projet et de tels dessins n’auraient pas été possibles : Patrice Le Houelleur, Jacques et Noëlle Le Houelleur ; Frédéric Verduzier, Stéphane Lenoble (mort en août 2007) ; Itinéraire et Carrière (Association financée par le Conseil général des Hauts de Seine) ; Consulat du Brésil à Paris, Mme Ghislaine Thiery et Hôtel Le Relais des Halles ; M. Régis Dubrule ; Canson Brasil ; Paulo di Mello ; Marc Gallichan ; Daizy Kurtz; Pierre-Marie et Gilles; Gérard Adolphe; Mme Vinh Farroux, etc. Et pardon si j’ai oublié quelques noms.

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